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La commission d’enquête chargée de faire la lumière sur le déraillement du train Alger-Thénia a-t-elle émis des conclusions hâtives en accusant le conducteur d’excès de vitesse dans son rapport préliminaire ? Tout porte à le croire si l’on se fie aux propos du directeur régional de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) et membre de la commission d’enquête ministérielle, Abdelmalek Hamzaoui.

« Le conducteur du train avait la possibilité de rouler à 108 km à l’heure du fait que le règlement permet d’atteindre une vitesse maximale de 120 km à l’heure au niveau d’Alger », affirme-t-il dans une déclaration à Horizons. Les propos de ce responsable sont motivés par les conclusions de la commission d’enquête. « Suite aux premières lectures et à l’examen des enregistreurs des données de circulation du train (boîtes noires, ndlr), il semblerait que le déraillement est causé par la vitesse élevée du train au moment de son engagement sur la voie déviée, qui a été enregistrée à 108 km/h alors que la vitesse requise sur une voie déviée est limitée à 30 km/h », avait conclu ladite commission. Mais pour Hamzaoui, le conducteur du train n’est contraint de réduire la vitesse à 30 km qu’avant d’arriver à une gare. « Il est un peu tôt pour émettre une quelconque hypothèse. Nous avons déjà interrogé le responsable du système d’aiguillage et nous attendons que le conducteur soit rétabli pour pouvoir l’interroger », a indiqué le responsable régional. Selon lui, il faut attendre au moins une semaine pour connaître le rapport final de l’enquête. « Pour le moment, les enquêteurs poursuivent leur travail afin d’aboutir à une conclusion qui déterminera avec précision les causes de l’accident », précise-t-il. Selon le même responsable, le conducteur du train est une nouvelle recrue qui a donné satisfaction après un stage. « C’est un technicien supérieur en informatique qui maîtrise bien son sujet. Il a passé un stage concluant de six mois. Avant d’être autonome, il a d’abord appris la conduite dans un simulateur puis il a poursuivi sa formation pratique dans un train durant six mois en compagnie de conducteurs expérimentés », souligne-t-il Pour ce qui est de la reprise du trafic ferroviaire à partir de la gare centrale d’Alger, Abdelmalek Hamzaoui a indiqué qu’elle se fera aujourd’hui à travers tout le réseau de la banlieue d’Alger et les grandes lignes. Des essais techniques ont eu lieu hier au niveau de la gare d’Hussein Dey sur les nouveaux rails. Depuis l’accident, la gare d’El Harrach est devenue le terminus des trains de banlieue.

M. Benkeddada